La frontière entre la consommation régulière et modérée d'alcool et la surconsommation est parfois très mince. Pour éviter de traverser cette frontière, il est important de connaître l'ensemble des conséquences de l'alcool lors de sa surconsommation : elles sont physiques, psychiques et sociales.
Conséquences physiques de l'alcool
Il peut se passer des années avant qu'un alcoolique se rende compte des effets de l'alcool sur sa santé, ce qui rend l'alcool encore plus dangereux : les maladies graves peuvent se développer brutalement. Par exemple, la cirrhose peut se diagnostiquer plusieurs années après le début de la maladie.
Parmi les maladies physiques, on peut citer :
- les troubles digestifs ;
- les problèmes liés à l'hypertension et les maladies qui peuvent en découler comme les AVC, l'infarctus du myocarde, les maladies des artères et des veines ;
- la pancréatite (inflammation du pancréas) ;
- la cirrhose (maladie du foie) et la stéatose hépatique (ou NASH) à partir de 10 g d'alcool par jour ;
- les cancers (œsophage, intestins, foie...) ;
- la rhabdomyolyse aiguë ;
- le vieillissement prématuré de l'ensemble du corps.
Les maladies liées à l'alcool sont très nombreuses, cette liste est bien évidemment non exhaustive.
À ces maladies physiques, il faut ajouter les conséquences ponctuelles d'une sur-alcoolisation :
- violences ;
- coma éthylique ;
- risque d'accident de la route ;
- vomissements très violents, etc.
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Enfin, du point de vue du confort (et, à moyen terme, de la santé), la consommation d'alcool fait grossir.
Bon à savoir : la consommation d’alcool est associée à plus d’une soixantaine de maladies (hémorragie cérébrale, cancers, hypertension…) et constitue aujourd’hui la première cause d'hospitalisation et une des principales causes de mortalité évitable avec 41 000 décès attribuables par an, 30 000 hommes et 11 000 femmes, dont 28 000 cancers en 2015.
Conséquences de l'alcool sur la santé mentale
Outre les conséquences physiques, l'alcool aura également un impact sur la santé mentale à plus ou moins long terme avec notamment :
- un état dépressif ;
- une mauvaise qualité de sommeil et des problèmes d'insomnie ;
- des pertes de mémoire ;
- des difficultés de concentration ;
- un sentiment de tristesse ;
- une forte angoisse ;
- une dépression, etc.
Ces conséquences psychologiques de l'alcool ne sont absolument pas secondaires et doivent être prises au sérieux. C'est pourquoi, bien souvent lors d'un sevrage alcoolique, le suivi psychiatrique est aussi important que le suivi médicamenteux.
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Conséquences sociales de l'alcool
Lorsqu'un individu sombre dans l'alcoolisme, il entraîne inconsciemment tout son entourage proche avec lui, au risque de voir sa vie sociale et familiale être totalement bouleversée.
Conséquences sur l'environnement social
L'alcoolique n'a souvent pas conscience de son état et ne se rend pas compte de son changement d'attitude lié à l'alcoolisme. Parmi ces changements d'attitude, on note bien souvent :
- une irritabilité ;
- de l'agressivité ;
- un désintéressement de ce qui le préoccupait auparavant ;
- une extrême anxiété ;
- un sentiment de vulnérabilité.
Tous ces changements comportementaux ont des conséquences sur la vie sociale de l'individu :
- des conflits dans ses relations professionnelles ;
- des fautes liées à son manque de motivation et d'attention ;
- des risques de licenciement ;
- un endettement progressif ;
- l'expulsion, payer son loyer n'est plus du tout une priorité pour l'alcoolique ;
- la désinsertion : l'alcoolique se replie sur lui-même et rejette inconsciemment son entourage qui petit à petit s'éloigne ;
- des risques d'accidents pour les usagers de la route.
À noter : lorsqu'il est constaté chez un conducteur des pratiques addictives liées à l’alcool, le préfet peut lui délivrer un permis de conduire comportant l'obligation de conduire un véhicule équipé d'un éthylotest antidémarrage et de suivre un stage spécifique dans un établissement spécialisé en addictologie.
Conséquences sur l'environnement familial
Nombre de cas de divorces sont liés à un problème d'alcoolisme, car quand un individu sombre dans l'alcool, il entraîne avec lui l'ensemble de sa famille :
- Le couple est alors mis à rude épreuve et ne résiste pas souvent.
- De plus, l'alcoolique est souvent irritable, irascible et parfois violent : la séparation est bien alors un moyen de préserver les enfants.
Lutter contre les conséquences de l'alcoolisme
Dans la mesure du possible, même si la communication est souvent difficile, il faut faire le maximum pour aider un proche tombé dans l'alcoolisme :
- L'alcoolique n'est pas conscient de son changement d'attitude et son état est lié à sa consommation : les reproches sont donc inutiles. Faites-vous aidez par un spécialiste, il vous donnera les clés pour trouver les mots justes et entrer en communication avec votre proche.
- Lorsque l'on fait face à l'alcoolisme d'un proche, les maîtres mots sont « rassurer et soutenir ». Il faut l'encourager à consulter, à entrer dans un groupe de soutien pour vaincre son addiction.
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Comprendre la dépendance à l'alcool
Sommaire
- Différentes formes de dépendance à l'alcool
- Diagnostiquer la dépendance à l'alcool
- Conséquences de l'abus d'alcool
- Prévenir la dépendance à l'alcool