L'alcoolisation régulière de l'organisme, amenant petit à petit vers la dépendance, est un comportement alcoolique qui doit être soigné au plus vite. On ne peut toutefois astreindre une personne à cette démarche : c'est elle qui devra se décider si l'on veut que le sevrage soit efficace et non suivi de rechute. Voici tous les conseils pour arrêter de boire.
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Quand est-il nécessaire d'arrêter de boire ?
La première chose qui doit pousser l'alcoolique à arrêter de boire est la prise de conscience de sa dépendance. Malheureusement, les gros buveurs sont bien souvent dans le déni de leur état. L'entourage détient alors un rôle important : pousser petit à petit l'alcoolique vers cette réflexion.
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Sans parler d'alcoolisme, il existe des cas où l'arrêt de consommation de toute boisson alcoolique est impératif, notamment chez :
- la femme enceinte : le risque existe non seulement pour elle, mais aussi pour le fœtus ;
- la femme allaitante : des risques pour la santé du bébé existent ;
- les personnes qui prennent des médicaments aux interactions dangereuses avec l'alcool ;
- les personnes souffrant d'insuffisance hépatique ou ayant déjà un problème de cirrhose ;
- les personnes épileptiques ;
- les personnes dont le système immunitaire est déficient ;
- les enfants et les adolescents.
Pourquoi arrêter de boire ?
Bien évidemment, toutes les raisons sont bonnes pour arrêter de boire, mais il est particulièrement conseillé d'arrêter de boire dès que l'on constate une dépendance. En effet, les risques pour votre santé n'en seront que limités et le sevrage sera plus facile.
Pour sa santé
Si votre consommation d'alcool dépasse les seuils recommandés, votre santé est en danger. En effet, certaines maladies graves peuvent voir leur évolution s'accélérer sous l'effet de l'alcool, dès lors que la quantité consommée est élevée. Plus qu'un facteur aggravant, l'alcool peut être l'élément déclencheur de maladies comme la cirrhose.
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Pour des raisons sociales et relationnelles
On a tendance à dire que l'alcool « tient compagnie », mais à forte dose, il a au contraire tendance à couper du monde et à éloigner de l'entourage. L'alcoolisation excessive entraîne même un changement de comportement radical, qui n'est souvent pas compris pas les personnes qui nous sont proches.
Avant de s'enfermer dans une terrible solitude et de perdre les personnes qui vous sont chères, il est donc important d'arrêter de boire.
Pour limiter les accidents
Enfin, l'alcoolisme n'est pas seulement la cause de maladies graves, c'est aussi la cause d'accidents de la route pouvant être mortels et d'accidents du travail. L'alcool tue chaque année près de 1 500 personnes sur les routes et est responsable d'environ 30 % des accidents du travail. Pour votre sécurité et celle des autres, il est indispensable d'arrêter de boire.
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Méthodes pour arrêter de boire
Pour mettre toutes les chances de réussite de son côté lors d'un sevrage alcoolique, il est important de combiner plusieurs aides :
- Aide médicale tout d'abord, car toute démarche d'arrêt de l'alcool doit être médicalement suivie et passe souvent par une cure de désintoxication et une hospitalisation.
- Aide psychologique ensuite, car il faut permettre au patient de prendre conscience des raisons qui ont pu l'amener à boire.
- Aide sociale enfin, par la participation à des groupes de discussion comme les Alcooliques anonymes.
En période de sevrage, ces aides sont indispensables et sont nettement renforcées si l'entourage se mobilise pour aider l'alcoolique à ne pas rechuter.
D'autres méthodes dites « naturelles » permettent de mieux gérer les symptômes de manque comme le stress, la nervosité, l'anxiété et les troubles du sommeil, etc. :
- l'acupuncture ;
- l'homéopathie ;
- la sophrologie ;
- la relaxation ;
- le yoga.
Attention, même si ces techniques sont de réelles aides, elles ne sont efficaces qu'en complément d'un suivi médical.
Le baclofène
Depuis le 15 juin 2020 le baclofène est autorisé dans la prise en charge du sevrage alcoolique sous la dénomination commerciale de Baclocur® (laboratoire Ethypharm) et Baclofène Zentiva. Néanmoins, selon une étude, pour des posologies élevées (plus de 180 mg/jour, une dose préconisée à l'initiation du traitement), ce médicament entraînerait des effets indésirables majeurs et il présenterait un risque d’encéphalopathie chez des sujets insuffisants rénaux.
C'est pour cette raison que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait initialement fixé la posologie maximale à 80 mg/jour, une limitation annulée par le tribunal administratif le 4 mars 2021.
Finalement, l'ANSM, qui a révisé les recommandations posologiques des médicaments à base de baclofène, indique que « la posologie doit être adaptée régulièrement pour obtenir l'efficacité thérapeutique. Si elle n'est pas atteinte à 80 mg par jour, nous recommandons fortement aux professionnels de santé de proposer aux patients une prise en charge pluridisciplinaire spécialisée en addictologie ». Elle recommande néanmoins « fortement de ne pas dépasser la dose de 300 mg/jour ».
Source :ANSM, 18 novembre 2021.
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Arrêter de boire : surmonter les difficultés
Lorsque l'on décide d'arrêter de boire, certaines étapes du sevrage peuvent s'avérer difficiles à surmonter :
- Le syndrome du sevrage avec toute sa cohorte de troubles plus ou moins impressionnants comme le delirium tremens. Cependant, si l'arrêt est bien encadré médicalement et si l'entourage est à l'écoute, cette période peut bien se passer.
- La tentation est très difficile à gérer : très vite, l'alcoolique se sent guéri et pense pouvoir boire à nouveau de l'alcool en maîtrisant sa consommation. Malheureusement, on reste alcoolique toute sa vie : il ne faut jamais reboire. Pour surmonter cette phase, les groupes de parole sont d'un réel soutient.
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Soigner la dépendance à l'alcool
Sommaire
- Arrêter de boire
- Se faire aider
- Vivre avec un malade de l'alcool